“Un “retour aux origines” ? Nietzsche et le vocabulaire du corps dans la langue grecque archaïque”

Conférence de Céline Denat, Université de Reims, mai 2009

Cette conférence s’inscrit dans le cadre du séminaire “Les langues philosophes” animé par Patrick Wotling.
Tout ce qui est pensé peut-il se formuler linguistiquement ? Tout ce qui est formulable peut-il se transmettre indifféremment en toute langue ? Et quelle langue parlent les philosophes ? Y aurait-il plus qu’une boutade dans le mot du penseur qui se veut secrétaire de l’absolu — « ces choses-là ne se disent pas en français » ? Les théories du langage ne sont que la partie émergée d’un univers bien plus vaste, où se heurtent concrètement la réalité des langues dans leurs différences et l’effort de réflexion philosophique à visée universelle. 
C’est cet univers que se propose d’explorer le séminaire « Les langues philosophes » à partir de cette année. L’objectif de ces séances n’est pas de répertorier les théories constituées du langage, mais d’interroger les motifs pour lesquels les langues intéressent les philosophes, et aussi bien les écrivains, les poètes ou les traducteurs : en quoi les langues révèlent-elles des problèmes qui engagent la nature même du travail de réflexion, indépendamment du projet courant consistant à saisir l’essence du langage ? En quoi les langues sont-elles philosophes ? 
Ce séminaire s’inscrit dans la continuité des travaux réalisés ces dernières années au sein du Cirlep (Colloque international « “L’art de bien lire”. Nietzsche et la philologie »/« “The Art of Reading Well”. Nietzsche and Philology », Reims/Paris X, org. P. Wotling/J.-F. Balaudé, octobre 2006 ; Colloque international « L’harmonie » Reims/Paris IV/Naples, org. A.-G. Wersinger, septembre 2008). Il ne s’adresse pas aux seuls techniciens de la philosophie. Il souhaite au contraire ouvrir un espace où accueillir et discuter également les contributions des linguistes, des spécialistes des littératures, tant étrangères que française, ainsi que des cultures européennes ou extra-européennes, pour contribuer à construire une réflexion interdisciplinaire sur les relations entre les langues et l’élaboration de la pensée.

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